Notre Hôpital : D’un métier à l’autre
Peintres, serruriers, cuisiniers, jardiniers... Mais aussi infirmiers, sages-femmes, kinési-thérapeutes, médecins, administratifs ou techniciens de laboratoire font partie de ces nombreux métiers qui composent les subtils rouages de la mécanique hospitalière.
Ensemble, ces corps de métier travaillent de manière imbriquée pour œuvrer, chacun dans sa spécialité, au bien-être et au confort de nos patients.
Nous avons voulu ici les mettre à l’honneur... Montrer leur savoir-faire et leur savoir-être.
Son histoire commence à l’orée du XIIème siècle le 2 des ides d’Avril de l’an de grâce 1116 sous le règne de Louis le Gros. C’était au lendemain de Pâques, précisément le mardi 4 avril 1116.
Fondé par Gausfred III, comte de Roussillon, à proximité de l’église Saint-Jean-le-Vieux et du Palais Comtal , il fait partie de l’ensemble collégial de Perpignan comprenant le cloître-cimetière ou Campo Santo, l’église Saint-Jean le Vieux, la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste, la chapelle Funerària, la chapelle du Dévot-Christ et sera mis tout naturellement sous la protection de Saint Jean le Baptiste protecteur du Roussillon.
La paix s’installe peu à peu dans le Royaume de France, on songe de plus en plus à son prochain et les pauvres sont pris en charge par des personnes de bonne charité, les princes et les puissants se mettent à organiser leur cité et à développer toutes sortes d’œuvres et de fondations destinées à manifester au « bon » peuple leur « bienfaisance » mais surtout à sauver leurs âmes car c’est bien là la préoccupation de Gausfred.
En effet, en offrant cet hôpital à ses sujets comme le dit la Charte de fondation reproduite ici, il souhaite :
« Un hôpital pour y soigner, consoler et visiter les pauvres. »
Bâti près de l’église dont il a pris le nom, l’Hôpital Saint-Jean est la seule institution comtale avec celle des Consuls, qui a réussi à braver les outrages du temps.
Un Hôpital qui évolue au fil des siècles et qui développe ses missions
Agrandi au cours des deux siècles qui suivirent par les frères commandeurs, reconstruit au XVème siècle sur de meilleurs plans par les consuls; remanié au fil des siècles, ce bâtiment est finalement détruit en 1880 et il n’en reste plus aucun vestige.
L’Hôpital Saint Jean a vu, au delà de ses modifications architecturales, accroître sa mission: Institution avant tout charitable tournée vers les pauvres de la cité, l’Hôpital Saint Jean va peu à peu consacrer son activité à des soins réservés à la seule population de la ville.
Il remplit parfaitement son office sans histoire jusqu’en 1808 où, à l’initiative de Napoléon Bonaparte, l’hôpital quitte son siège médiéval insalubre et inadapté pour une nouvelle implantation, rue Foch où il restera pendant près d’un siècle.
XXème siècle : l’Hôpital en dehors du centre historique
En 1905, débute le chantier d’un nouvel hôpital sur le site actuel du Haut-Vernet.
L’architecte Léon Baille reprend un modèle d’organisation spatiale classique pour l’époque, influencé par les concepts hygiénistes et les découvertes de Pasteur, avec des pavillons distincts reliés entre eux par des galeries non couvertes, pour faire circuler l’air et chasser les miasmes vecteurs d’infection.
En raison de la Première Guerre Mondiale, le nouvel hôpital n’est achevé qu’en 1928, date à laquelle l’activité hospitalière y est transférée.
En 1983, les besoins de la population et l’évolution des sciences médicales voient s’intégrer un nouvel édifice dans l’espace pasteurien pour développer les activités chirurgicales et disposer d’un Bloc opératoire à hauteur des exigences de l’époque. C’est le Plateau Technique de Chirurgie.
Enfin, cet ensemble hospitalier étant devenu vieillissant, inadapté aux normes hospitalières du XXIème siècle et à la mission d’un établissement à vocation départementale voire infrarégionale, et après bien des péripéties, un grand chantier de reconstruction débute en 2003 sur le même site du Bas Vernet et voit une première tranche s’achever en 2009 et une deuxième tranche en 2013 pour offrir à la population du département et au-delà un hôpital moderne avec un plateau technique performant de haut niveau.
Aujourd’hui, l’hôpital finalise sa « renaissance » dans le cadre de coopération avec l’USSAPO pour son secteur de gériatrie SSR et avec l’Association Joseph SAUVY pour ses lits d’EHPAD et de Long séjour. Ces projets sont inscrits dans un calendrier à 5 ans. Ils permettront d’offrir à la population une gamme publique de prise en charge et un parcours de soins complets.
Quel sens donner à ces 900 ans pour les hospitaliers aujourd’hui et pour notre département ?
D’abord c’est inscrire l’activité hospitalière perpignanaise dans un continuum qui témoigne de la richesse d’un engagement au service de la population et qui a permis de transformer cet héritage charitable et religieux en une activité laïque et citoyenne au service de tous, sans aucune discrimination d’aucune sorte. C’est une véritable offre publique complète et de haut niveau que l’ hôpital offre aujourd’hui à la population avec l’attention, les expertises, les technologies avec toujours la même exigence.
La prise en charge des victimes grands fléaux et des grandes épidémies au cours des siècles, l’accueil des « gueules cassés » de la grande guerre dans notre pavillon militaire (aujourd’hui internat), l’accueil des réfugiés espagnols… Attestent de cette vocation humanitaire mais aussi l’engagement d’un des directeurs André Benech car l’hôpital a aussi servi de refuge contre l’ignominie nazie ce qui lui a valu une déportation à Dachau.
Aussi parce que la modeste origine charitable a porté sur les fonts baptismaux cet hôpital du XXIème siècle qui a su au fil du temps saisir les opportunités technologiques et l’évolution des sciences médicales pour devenir ce qu’il est aujourd’hui en attirant à lui et en construisant les expertises médicales et paramédicales nécessaires pour légitimer sa place de pôle d’excellence et de référence sanitaire du Roussillon.
L’hôpital, en tant que lieu, peut se définir comme le lieu de la vie, de la souffrance parfois de la mort mais aussi souvent de la renaissance et de l’espoir.
Par cette année jubilaire, le Centre Hospitalier souhaite faire mémoire de tous ceux qui ont eu recours à nos soins au long des siècles et ainsi honorer tous ceux qui se sont dévoués à leur service.
Quelques chiffres en 2015 :
Activité :
> 81 422 entrées totales
> 1 969 naissances
> 7 990 journées HAD
> 15 173 interventions au bloc
> 416 393 consultations externes
> 93 226 Journées USLD
> 85 713 passages aux urgences (dont 22 222 aux urgences pédiatriques)
> 333 626 appels traités par le centre 15
> 7 691 Sorties SMUR (dont 800 aériennes)
Plateau technique :
> 18 blocs opératoires multidisciplinaires
> 4 salles d’accouchement
> 2 IRM large tunnel
> 2 scanners
> 1 mammographe numérisé
> échographes
> 2 salles de radiologie interventionnelle et coronarographie
> 1 salle de rythmologie interventionnelle (USIC)
> 2 gamma-caméras (scintigraphie)
> 1 pet scan
> 40 générateurs d’hémodialyse
CELEBRATION
Le Centre Hospitalier de Perpignan
a célébré le 9ème Centenaire de sa fondation le 24 juin 2016,
en présence de
Madame Ségolène Neuville, Secrétaire d’Etat,
chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion
Monsieur Jean-Marc Pujol étant Maire de Perpignan et Président du Conseil de Surveillance,
Monsieur Vincent Rouvet Directeur de l’établissement
et Le Docteur Yves Garcia Président de la Commission Médicale